Ce qui s'est passé dans la nuit du vendredi 22 au samedi 23 novembre, ne peut aucunement nous réjouir. Vous aurez bien évidemment compris que je veux parler ici de l'élection du Premier Secrétaire du Parti Socialiste.
Après deux tours de scrutin, 42 voix (sur près de 135 000 votants) séparent seulement Ségolène ROYAL de Martine AUBRY: un verdict certes démocratique mais qui ne clarifie en rien la situation de mon Parti.
A aujourd'hui, je n'ai souhaité faire aucun commentaire durant cette période de choix des militants. Je voudrais vous livrer maintenant le fond de ma pensée.
J'ai soutenu et soutiens encore Ségolène ROYAL depuis le retrait de la vie politique de Lionel JOSPIN. Il m'insupporte les procès en incompétences multiples que l'on lui intente depuis sa candidature à l'élection présidentielle de 2007.
J'observe plusieurs faits à son endroit :
- toujours dans l'histoire de mon Parti, le Premier Secrétaire a été issu de la motion arrivée en tête par le choix des militants. Depuis Reims 2008, tel n'est plus le cas. Et arrêtons de dire que la motion de Ségolène avait contre elle 70% des militants du Parti. N'en est il pas de même pour Martine AUBRY qui n'a obtenu que 25% des suffrages des militants pour sa motion et dont on a pu observer tant au premier qu'au second tour de ce scrutin, qu'elle a été très loin d'additionner toutes les voix de DELANOË et HAMON ?
- pourquoi n'y a-t-il eu aucune volonté de rassemblement autour des propositions faites par Ségolène durant ce congrès de Reims ? Par pitié, arrêtons encore une fois ce procès sur le contenu politique de sa motion qui nous ferait perdre notre identité socialiste, n'amènerait plus de débat en son sein, ne ferait émerger qu'un Parti de supporters ? Pensez vous un seul instant que les Manuel VALS, Vincent PEILLON, David ASSOULINE, Julien DRAY , ..... ne seraient que des admirateurs béats de Ségolène ?
- de regretter les railleries (même au niveau du Pays Haut) sur sa personne et son style, voire les oukases entendus vendredi soir au bureau de vote de la section de Longwy "si elle est élue, je démissionne du Parti ".
La réalité de ces derniers jours, c'est que sa motion est arrivée en tête des six motions en présence (alors qu'on la donnait largement distancée), qu'au premier tour de cette élection de Premier Secrétaire, elle a obtenu une nouvelle fois le plus grand nombre de suffrage (on attendait plutôt Martine AUBRY soutenue par Bertrand DELANOË) et que vendredi soir, elle enregistre la plus forte progression malgré le second ralliement (celui de Benoît HAMON) en faveur de Martine AUBRY.
Et maintenant ? Jusqu'au Conseil National de la semaine prochaine qui tranchera définitivment sur la validité de ce résultat, oui l'équipe de Ségolène a raison de faire valoir par tous les moyens légaux, les éventuelles irrégularités qui auraient pu fausser le résultat de cette élection. J'ajoute immédiatement que, dans le cas inverse, j'aurais également compris une telle attitude. Ne faisons nous pas de même lors de scrutins électoraux publics perdus de peu dans des conditions que nous jugeons anormales ?
Que chacun fasse valoir ses droits jusqu'à la décision du Conseil National. Ensuite, de grâce, remettons nous au boulot : les français et le Pays nous attendent.