14 octobre 2008
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Dimanche 16 MARS 20 h 00 : un collaborateur vient m'apporter le résultat définitif de l'élection municipale de Longwy. La liste, que j'ai l'honneur de conduire est devancée de 43 voix par la Droite. C'est la stupeur, l'incrédulité ! Je reste sans voix, sonné par cette nouvelle comme les amis qui m'entourent à cet instant.
A jamais ce moment restera gravé en moi. Un travail colossal - certes à parfaire encore - , un engagement de tous les instants - 20 heures par jour, car j'exerçais toujours une activité professionnelle - tout cela pour rien !
Commence alors une période difficile, très difficile, longue, très longue, trop longue ! Les nuits sans sommeil, les gens qui vous fuient, les opportunistes qui tournent casaque, le regard des autres que vous sentez différent, les poignées de mains moins franches, les conversations banales......ainsi vous entrez dans l'isolement, la solitude du perdant que l'on accable de tous les maux sans rechercher les causes exactes de ce "massacre".
J'assume l'entière responsabilité de cet échec dont les causes sont cependant multiples : je n'ai pas pour habitude de fuir mes responsabilités. Mais mon état d'esprit est tel à ce moment que j'ai songé à tout arrêter et partir de la région.
Fort heureusement des amis - des vrais ceux là - m'ont déconseillé de prendre une décision dans la précipitation. Certes il faut analyser les raisons profondes de ce revers (y compris en s'interrogeant sur soi-même) mais surtout prendre du recul et le temps de la réflexion. J'ai suivi ce sage conseil.
J'ai "hiberné" ne sortant que pour les réunions du Conseil Municipal par respect pour les longoviciens et mes colistiers. Au fil de cette "retraite active" et d'avis que j'ai sollicités auprès de personnes diverses par leur sensibilité politique et leur engagement, le moral revient petit à petit. Je recommence à parler politique, des dossiers de la ville de Longwy avec un enthousiasme chaque jour grandissant : il reste tant à faire pour cette ville, cette agglomération. Ma conviction s'affirme : quitter Longwy serait faire preuve de lâcheté envers toutes celles et tous ceux qui ont cru en moi, qui croient encore en moi. Oui, la politique est un art difficile, fait d'ombre et de lumière, de traversée du désert.....
Quelques jours de vacances début septembre auront suffit à dissiper mes derniers doutes : je ne me sentais pas le droit de tout abandonner, de vous abandonner.
Je le fais pour plusieurs raisons :
1. Pour Longwy, cette ville qui m'a vu naître, raillée depuis l'élection du nouveau Maire. L'image et le crédit de Longwy sont très largement entamés, annihilant ainsi les efforts que j'avais entrepris dans ces deux domaines ;
2. Pour les longoviciennes, longoviciens et forces vives de la cité, sidérés par la façon dont la ville est administrée depuis quelques mois et qui sont ignorés dans les demandes qu'ils expriment ;
3. Pour les électrices et les électeurs qui ont souhaité voir prolongée l'action engagée dès 1989 par Jean-Paul Durieux et que j'ai poursuivie et diversifiée;
4. Pour mes colistiers, très déçus par cet échec alors que notre liste "Longwy pour tous" présentait les meilleures garanties de compétences, d'expérience et de vision de l'avenir;
5. Pour le Parti Socialiste qui m'a permis d'accéder à cette fonction élective et que je remercie pour sa confiance.
Le travail ne va pas manquer car les dégâts à Longwy sont déjà considérables. Je suis prêt, avec l'équipe qui m'entoure, à me battre contre cette politique injuste qui se dessine sur la ville.
J'enfile aujourd'hui mon habit de chef de file de l'opposition. Avec le bonheur de vous retrouver.
Jean-Marc Fournel